Crypto Or : Michael Saylor guide le Pakistan vers une “réserve Bitcoin”

Un tournant historique pour le Pakistan dans le monde crypto

Michael Saylor, président exécutif de Strategy (anciennement MicroStrategy), vient de rencontrer les ministres pakistanais des Finances, Muhammad Aurangzeb, et des crypto‑actifs, Bilal Bin Saqib, pour offrir son conseil à Islamabad dans le développement de sa stratégie Bitcoin nationale . Cette rencontre, le 15 juin dernier, marque une étape majeure : Saylor propose d’aider le Pakistan à créer ce qu’il appelle une réserve Bitcoin, conçue comme un équivalent de l’or numérique, un rôle que joue historiquement l’or dans les réserves d’État.

Bitcoin, nouvelle forme de valeur refuge

Saylor rappelle que sa société possède plus de 582 000 BTC, soit plus de 61 milliards USD  . Il compare le Bitcoin à l’or : un actif rare et durable capable de protéger les réserves nationales contre l’inflation et l’instabilité monétaire. Il souligne que l’or remplit déjà ce rôle traditionnellement, mais que le Bitcoin offre plusieurs avantages supplémentaires :

  • Divisibilité : contrairement à l’or, le Bitcoin se fractionne facilement.
  • Transparence : chaque transaction est visible et immuable sur la chaîne de blocs.
  • Mobilité : le BTC se transfère instantanément à travers les frontières, sans logistique.

Ainsi, Bitcoin devient une alternative moderne à l’or, un actif refuge numérique que le Pakistan pourrait exploiter.

Michael Saylor, fondateur de MicroStrategy, propose au Pakistan d’adopter le Bitcoin comme réserve de valeur, similaire à l’or.

De la banqueroute manquée à l’âge crypto

Le Pakistan, jusqu’en 2024, appliquait une politique anti‑crypto stricte, limitant les échanges et interdisant l’accès libre à ces actifs  . Mais l’ouverture progressive de 2025 change la donne :

  1. La création du Pakistan Crypto Council (PCC) en mars, chargé de structurer une régulation claire .
  2. L’annonce, en mai, d’une réserve Bitcoin d’État, incluant une réaffectation de 2 000 MW d’énergie excédentaire à la mining BTC et aux centre AI .
  3. L’appel direct à des experts comme Saylor et Changpeng Zhao pour accompagner la mise en place .

Le positionnement adossé à l’oriste Bitcoin vise à instaurer la confiance : “Si le monde vous fait confiance, les capitaux afflueront vers le Pakistan” a rappelé Saylor .

Le parallèle Or / Bitcoin : pourquoi ça compte

Traditionnellement, l’or protège les réserves nationales de la dévaluation des monnaies fiat. Mais son stockage physique, les coûts logistiques, son accessibilité limitée constituent des freins. À l’inverse, le Bitcoin :

  • Est totalement numérique, sans contrainte physique.
  • Offre une traçabilité totale via blockchain.
  • Peut être stocké dans des portefeuilles froids ultra‑sécurisés ou en multi‑signature.
  • Est accessible en temps réel, sans frontière.

Ainsi, Bitcoin devient un or numérique, avec l’avantage de la rapidité, de la sécurité et d’une gestion entièrement digitale. Cette analogie permet aussi aux décideurs et aux investisseurs traditionnels de s’approprier plus facilement l’idée.

Impacts pour l’économie et les réserves nationales

Cette stratégie, si elle se concrétise, pourrait apporter plusieurs bénéfices :

  1. Diversification des réserves : en s’éloignant du dollar, l’État se prémunit contre les chutes monétaires.
  2. Accès au capital international : les investisseurs institutionnels rechercheront un pays engagé dans une vision crypto moderne.
  3. Valorisation de l’excédent énergétique : l’utilisation des 2 000 MW permet d’alimenter des centres de minage et de créer des emplois .
  4. Effet d’entraînement régional : d’autres pays émergents pourraient s’inspirer.

Cependant, des défis restent : fluctuations du marché crypto, contraintes inflations/brute énergie, et alignement réglementaire avec le FMI.

Les freins et les risques potentiels

Plusieurs alertes subsistent :

  • Volatilité élevée : les fluctuations du Bitcoin sont plus fortes que celles de l’or, ce qui accroît le risque de perte de valeur.
  • Consommation énergétique massive : l’allocation du surplus de 2 000 MW pose question, alors que l’énergie est déjà chère au Pakistan  .
  • Redondance légale : certains organes, comme la Banque centrale, rappellent que le BTC reste encore interdit dans le pays .
  • FATF et IMF : le risque de relisting en “grey list” pousse à plus de prudence dans la réorientation des réserves.

Une impulsion pour la mass adoption

Là où l’or reste cantonné aux acteurs financiers et aux banques centrales, le BTC, associé à une stratégie d’État, pourrait populariser l’usage chez les particuliers, notamment :

  • Permettant à la diaspora d’envoyer des remises sans coûts élevés
  • Encouragant les paiements en Bitcoin
  • Incitant les jeunes à s’engager dans des métiers blockchain, minage, cybersécurité.

La création de sandbox réglementées pour tester des services crypto pourrait soutenir cette montée en puissance du Bitcoin.

Quel avenir pour le Pakistan et la crypto ?

L’ensemble des indicateurs montre que le Pakistan est à un tournant stratégique :

  • De la banqueroute financière à un modèle espagnol émergent
  • Du dollar/or aux réserves Bitcoin numériques
  • D’un cadre flou à des institutions claires : PCC, PVARA, règlement appliqué

Michael Saylor apporte son expertise pour éviter les faux pas et bâtir une vision à long terme, qui, comme il le dit, “positionne le Bitcoin comme le plus solide des actifs à long terme”  .

Vers un leadership crypto pour le Global South

La volonté du Pakistan d’aspirer à la place de leader crypto du Sud global est ambitieuse . En menant cette transformation, il envoie un message : les économies émergentes peuvent sauter l’étape du tout fiat et entrer directement dans l’ère numérique, en s’alignant sur les meilleures pratiques internationales.

Cette démarche s’inscrit dans une nouvelle géopolitique financière, où l’or est remplacé par le BTC comme ancre de confiance.

Conclusion : l’or du futur ?

En proposant une réserve Bitcoin nationale, le Pakistan ouvre une trajectoire inédite, où le crypto or devient réserve stratégique. La comparaison à l’or renforce la légitimité du projet. Saylor est l’homme‑clé pour guider ce tournant.

Reste à voir si le pays saura résoudre les écarts entre cadres existants et ambitions crypto. En attendant, cette initiative marque un véritable tournant : d’un ban à l’ancrage Bitcoin, Islamabad veut transformer l’or classique en or numérique… tout en gardant la force et la fiabilité du précieux métal.

 

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